Tome 3 : La Danse de l’acier

Quatrième de couverture :

Les Porteurs de guerre sont là.

L’invasion multine se poursuit et rien ne semble pouvoir l’arrêter. Elle menace maintenant de fondre sur Atorn, la capitale des Régions.
Bien inconscient de ce danger, Akhyla se remet difficilement de ses blessures à Vach-Tyrel. Lui et ses compagnons cherchent déjà à fausser compagnie à ces Porteurs bien trop encombrants.
Enki, de retour à Arham les mains vides, redoute de subir réunions et humiliations, d’autant qu’on annonce la venue de celui qu’il doit appeler, à regret, maître.
Toujours à jongler entre l’urgence de la situation et la mission de son Ordre, Aedan doit maintenant composer avec ses hôtes récalcitrants. Et voilà qu’il se retrouve en plus propulsé, lui et ses alliés de circonstance, sous le feu des projecteurs.

Cependant, alors que tous attendent de croiser le fer devant Atorn, c’est une dangereuse danse diplomatique qui se met en place. Jetés sur un échiquier mortel, tous devront sortir le meilleur de leur jeu. Car si l’acier est le symbole de la cité, dans son ventre pourrait se trouver bien plus qu’une passe d’armes décisive.

Extrait :

Le spectacle sous ses yeux hypnotisa Akhyla.

— Salut, soleil… murmura-t-il.

Il y avait quelque chose dans cette flamboyance timide qui l’interrogeait. Il ressentait une chaleur prégnante et bienvenue… quand bien même il grelottait sous le froid qui régnait dans le salon. Une pulsion de vie sembla parvenir de si loin qu’il en eut le vertige. Ce fut pourtant une chape de plomb qui lui tomba dessus : quelqu’un venait d’entrer dans la pièce.

Il l’aperçut du coin de l’œil, forme sombre passant l’embrassure. Se faire surprendre dans une telle situation de… de… vulnérabilité ? le plongea dans la panique. Paraissant répondre à son affolement, la flamboyance devint plus forte. Akhyla voulut récupérer l’orbe au-dessus de sa paume, mais son geste brusque l’envoya s’écraser, toujours en rotation, dans l’horrible canapé violet à toile brillante. Il espérait qu’elle s’éteigne d’elle-même ; une explosion de lumière s’ensuivit. La sphère vibra, coincée dans le fond de l’assise, et le tissu se mit à fumer.

« Et merde ! » s’alarma-t-il.

Il tituba vers le délicat sofa et se jeta sur l’orbe. Qui se révéla brûlant. À peine le saisit-il qu’il le lâcha de nouveau dans un cri, la laissant rejoindre cette fois-ci le sol moquetté. La machinerie diabolique s’accrocha sur l’étoffe moelleuse, puis avança en tournant frénétiquement jusqu’à la table basse, qu’elle percuta. Elle s’acharna alors sur le large pied de bois qui lui résistait, tel un chien enragé.

« Mais bordel ! » songea Akhyla, livide.

Il s’approcha du meuble et voulut se baisser. Sa plaie lui envoya une rebuffade si puissante qu’il claqua des dents. Il se résigna à écraser la sphère sous sa botte. La lumière clignota, furieuse, avant que le vrombissement ne diminue. Il ne risquait pas d’abîmer un objet si dense de cette façon, mais sa discrétion, elle, gisait morte sur la moquette lavande. Il devait réagir, et vite !

— Je suis désolé ! Cette chose a… Je sais pas comment ! Et… commença-t-il en pivotant vers le nouveau venu.

— Eh ! le coupa-t-on. Calme-toi.

Akhyla cligna des yeux, puis réalisa que seul Bare se trouvait dans la pièce. Le renard jouait des mains du haut vers le bas pour l’inviter à se détendre. Et à baisser le ton.