Quatrième de couverture :
Extrait :
Le spectacle sous ses yeux hypnotisa Akhyla.
— Salut, soleil… murmura-t-il.
Il y avait quelque chose dans cette flamboyance timide qui l’interrogeait. Il ressentait une chaleur prégnante et bienvenue… quand bien même il grelottait sous le froid qui régnait dans le salon. Une pulsion de vie sembla parvenir de si loin qu’il en eut le vertige. Ce fut pourtant une chape de plomb qui lui tomba dessus : quelqu’un venait d’entrer dans la pièce.
Il l’aperçut du coin de l’œil, forme sombre passant l’embrassure. Se faire surprendre dans une telle situation de… de… vulnérabilité ? le plongea dans la panique. Paraissant répondre à son affolement, la flamboyance devint plus forte. Akhyla voulut récupérer l’orbe au-dessus de sa paume, mais son geste brusque l’envoya s’écraser, toujours en rotation, dans l’horrible canapé violet à toile brillante. Il espérait qu’elle s’éteigne d’elle-même ; une explosion de lumière s’ensuivit. La sphère vibra, coincée dans le fond de l’assise, et le tissu se mit à fumer.
« Et merde ! » s’alarma-t-il.
Il tituba vers le délicat sofa et se jeta sur l’orbe. Qui se révéla brûlant. À peine le saisit-il qu’il le lâcha de nouveau dans un cri, la laissant rejoindre cette fois-ci le sol moquetté. La machinerie diabolique s’accrocha sur l’étoffe moelleuse, puis avança en tournant frénétiquement jusqu’à la table basse, qu’elle percuta. Elle s’acharna alors sur le large pied de bois qui lui résistait, tel un chien enragé.
« Mais bordel ! » songea Akhyla, livide.
Il s’approcha du meuble et voulut se baisser. Sa plaie lui envoya une rebuffade si puissante qu’il claqua des dents. Il se résigna à écraser la sphère sous sa botte. La lumière clignota, furieuse, avant que le vrombissement ne diminue. Il ne risquait pas d’abîmer un objet si dense de cette façon, mais sa discrétion, elle, gisait morte sur la moquette lavande. Il devait réagir, et vite !
— Je suis désolé ! Cette chose a… Je sais pas comment ! Et… commença-t-il en pivotant vers le nouveau venu.
— Eh ! le coupa-t-on. Calme-toi.
Akhyla cligna des yeux, puis réalisa que seul Bare se trouvait dans la pièce. Le renard jouait des mains du haut vers le bas pour l’inviter à se détendre. Et à baisser le ton.