Il y a tout d’abord cette vaste cité portuaire, étendue à perte d’horizon telle une méduse crevée sur le sable. Celle que l’on voit – peu à travers la pollution – et que l’on sent – beaucoup. Celle où l’écrasante majorité de mes semblables vivent et meurent au rythme des saisons, bien inconscients du canular qu’est leur existence. La réalité, qu’ils appellent ça.
La bonne blague !
C’en serait insultant pour la cité du dessous. Celle que l’on ne voit pas et qui pousse pourtant dans les entrailles de sa fille factice. Celle dont l’odeur est balayée par les vents de l’infinité de Mondes qui nous entourent et nous guettent, menaçant chaque jour de se déverser sur nous. Un raz de marée inéluctable que je redoute et attends d’une même façon.
Qu’il perce les minces tissus de mensonges et de faux-semblants façonnés par nos élites !
Que se déchirent enfin les frontières sombres.